La situation politique de notre Pays, marquée par des divisions profondes et une montée des défis économiques, sociaux et environnementaux, exige de nous tous un regard lucide et constructif sur nos territoires.

Les collectivités locales, qui structurent notre démocratie de proximité, sont « en première ligne » et les Maires sont de plus en plus démunis face aux attentes croissantes des citoyens.

Dans ce contexte, il est impératif de repenser le modèle métropolitain pour le « Grand Paris » afin qu’il soit capable de porter une ambition collective au service de tous à la hauteur de son Territoire.

L’initiative de François Hollande, alors Président de la République, d’initier la création de notre Métropole visait à remédier aux défis d’un développement urbain fragmenté.

L’intention initiale était louable car face aux mutations démographiques et économiques, il était indispensable de « repenser » l’action publique à une échelle plus large, afin de mieux coordonner les politiques de logement, de transports, d’emplois et d’environnement.

Mais en définitive, le modèle souffre de plusieurs imperfections : un statut et donc une gouvernance qui souffre d’un manque de reconnaissance, un empilement des structures qui nuit à l’efficacité, et surtout une répartition des compétences trop timide et encore floue, rendant difficile une gestion fluide des enjeux locaux.

Au regard de ces difficultés, il faut se poser à nouveau la question fondamentale : A quoi sert une Métropole ?

C’est, dans le cadre de la zone dense, un outil pour mieux répondre aux attentes des citoyens dans un espace interconnecté et interdépendant : Qu’il s’agisse de faciliter la mobilité, d’organiser une offre de logements accessibles ou de gérer les questions environnementales à une échelle pertinente, la Métropole est le cadre par excellence pour dépasser les rivalités territoriales et pour permettre une meilleure répartition des ressources.

Depuis sa création en 2016, la Métropole du Grand Paris a su, sous l’impulsion de son Président, Patrick OLLIER, fédérer les énergies avec le soutien des maires. Mais, malgré les succès, nous voyons tous les jours les limites du modèle actuel.

Il est désormais nécessaire d’engager une nouvelle étape par une réflexion « Transpartisane », qui permette de dépasser les querelles stériles. Il ne s’agit plus de défendre des postures idéologiques ou de s’accrocher à des schémas anciens, mais d’imaginer un avenir commun pour la Capitale de la France et sa zone dense.

Cette réflexion doit être menée sans sectarisme ni a priori, en associant tous les acteurs : élus locaux, citoyens, associations, entreprises, et experts.

Il faudra ensuite que le futur Président de la République se saisisse de cette question qui porte sur l’avenir d’un espace qui compte déjà dans ses limites actuelles plus de 7 millions d’habitants.

Seul le chef de l’État dispose de l’autorité nécessaire pour dépasser l’âpre défense des intérêts particuliers, la peur du changement, la frilosité des administrations et engager une réforme institutionnelle qui conditionne l’avenir de la seule Métropole mondiale de ce pays.

Fonder une Métropole réellement à la hauteur des enjeux de notre époque, une Métropole qui soit un espace de solidarité, de dynamisme économique et de transition écologique, est un défi immense, mais il est à la mesure de l’histoire du Grand Paris et de ses habitants.

Eric CESARI

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