Depuis le 1er janvier 2018, l’établissement public Paris La Défense remplace l’établissement public d’aménagement de La Défense Seine Arche (Epadesa) et son pendant chargé de la gestion du quartier d’affaires, Defacto. La fusion marque aussi un transfert de responsabilité de l’État aux collectivités : l’État conserve deux sièges au conseil d’administration, tandis que le Département des Hauts-de-Seine en compte neuf, auxquels s’ajoutent les représentants des villes (Puteaux, Courbevoie, Nanterre, Paris), de la Région et de la Métropole du Grand Paris.

Eric Césari, vice-président délégué à l’Immobilier d’entreprises et aux Quartiers d’affaires de la MGP espère de la nouvelle organisation une meilleure coordination et plus d’attractivité pour La Défense.

Que change la création du nouvel établissement public Paris La Défense ?

Le nouvel établissement est le fruit de la fusion des deux anciens établissements publics, Epadesa et Defacto. Il va harmoniser les missions. Jusque-là, l’Etat avait la main sur les décisions d’aménagement. Sa ligne de conduite était de créer des mètres carrés de tertiaire, des espaces à construire et de les vendre. Or, assurer le renouvellement de l’offre tertiaire, c’est important, mais ce n’est pas suffisant.

Parallèlement, la gestion des espaces publics (sécurité, entretien et animation) revenait à Defacto : il s’agissait de créer un espace de vie et les services à la population résidente et salariée, en matière de restauration, d’hôtellerie, de lieux de détente. Car un quartier d’affaires est attractif si c’est aussi un lieu de vie.

La dichotomie entre les deux fonctions impliquait une nécessaire coordination. En pratique, lorsqu’un Escalator ne fonctionnait pas, qui devait le réparer ? Désormais, c’est Paris La Défense. Le nouvel établissement est à présent en charge de l’ensemble de la chaîne qui fabrique l’attractivité.

Quels sont les défis à relever pour ce secteur immobilier ?

Il y en a deux principaux. Le premier défi est celui de rester attractif, c’est-à-dire faire connaître et vendre le territoire.

La prospection est aussi importante, il faut arrêter d’attendre que les entreprises viennent à nous mais être proactif, aller les chercher à l’extérieur, en particulier celles qui réfléchissent à la relocalisation. Nous devons aussi être en capacité d’accompagner les entreprises une fois qu’elles sont implantées, par exemple les aider pour les inscriptions des enfants de leurs salariés dans les écoles.

Le deuxième défi est celui de l’interlocuteur unique. Il y a plus de 20 000 habitants sur le quartier d’affaires. Il faut qu’ils se sentent partie prenante de leur quartier et qu’ils sachent qui contacter en cas de besoin. C’est ce que résout le nouvel établissement.

Pourquoi l’Etat semble-t-il se désengager à La Défense alors que, par ailleurs, il maîtrise de plus en plus l’aménagement du Grand Paris ?

Ce n’est pas un mystère : l’Etat n’a pas les moyens de faire les travaux nécessaires à La Défense. En plus de la remise en état du boulevard circulaire, la dalle nécessite de grosses réparations estimées entre 200 et 400 millions d’euros. Dans le pacte financier du nouvel établissement public, une clause oblige les collectivités à investir plusieurs millions d’euros (360 millions d’euros sur 10 ans, ndlr). Mais l’État reste au conseil d’administration car La Défense est un moteur économique pour le pays et pas seulement pour la région ou la métropole.

Propos recueillis par Cécile Perrin – Objectif Grand Paris

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